Et oui, je vous avais prévenus la dernière fois que la prochaine pile de bouquins arriverait bientôt!
Cet instant-là – Douglas Kennedy
Ecrivain new-yorkais, Thomas Nesbitt reçoit deux courriers qui le replongent dans son passé : les papiers de son divorce après vingt ans de mariage, puis le journal de son premier amour. 1984 : parti à Berlin pour écrire, Thomas arrondit ses fins de mois en travaillant pour Radio Liberty. Il rencontre Petra, sa traductrice. Entre eux, naît une passion dévorante. Peu à peu, Petra lui confie son histoire et le récit de son passage à l’Ouest…
Attention, gros coup de coeur!
Douglas Kennedy et moi, c’est une vieille histoire: j’ai plongé en 2001 avec L’homme qui voulait vivre sa vie, et depuis j’ai lu tous ses romans.
Celui-ci restera longtemps dans mon top 3 (avec Les désarrois de Ned Allen et La poursuite du bonheur), tant il m’a passionnée et bouleversée. Douglas délaisse ici l’enfer domestique, thème qu’on retrouve dans quasiment tous ses romans, pour une histoire d’amour sur fond historique. Comme dans La Poursuite du Bonheur, même si ici le communisme et le Mur de Berlin remplacent le maccarthysme.
La mise en place est un peu longue,mais une fois installés dans les flashbacks du narrateur, on ne décroche plus. L‘histoire d’amûûûr n’est jamais gnangnan, les personnages très réussis (notamment le colocataire du héros, l’impayable Alastair Fitzsimons-Ross; même son nom est bien trouvé), les dialogues pertinents, et mine de rien on en apprend beaucoup sur le Berlin des années 80.
Evidemment, les héros vont être séparés (et non, je ne spoile pas puisqu’on sait dès le début que Thomas ne fait pas sa vie avec Petra), d’une façon aussi brutale que dramatique, suite à un coup de théâtre que certains auront peut-être vu venir, mais qui personnellement a fait son petit effet sur moi.
Enfin, comme dans Purge, on termine sur des documents confidentiels (ici, le journal intime de l’héroïne), qui donnent un tout autre éclairage sur l’histoire qu’on vient de lire.
Malgré quelques ressorts dramatiques qui auraient sans doute paru too much chez d’autres écrivains (la lettre d’amour posthume, c’est vrai que ça arrive tellement souvent dans la vraie vie…), Douglas Kennedy m’a fait passer un très beau moment.
La Couleur des Sentiments- Kathryn Stockett
Jackson, Mississippi, 1962. Dans quelques mois, Martin Luther King marchera sur Washington pour défendre les droits civiques. Mais dans le Sud, toutes les familles blanches ont encore une bonne noire, qui a le droit de s’occuper des enfants mais pas d’utiliser les toilettes de la maison. Quand deux domestiques, aidées par une journaliste, décident de raconter leur vie au service des Blancs dans un livre, elles ne se doutent pas que la petite histoire s’apprête à rejoindre la grande, et que leur vie ne sera plus jamais la même…
Attention, re-gros coup de coeur!
Les gens qui lisent régulièrement le savent bien, rares sont les romans qui nous emportent immédiatement, dès la première page. C’est pourtant le petit miracle qui a eu lieu lors de ma lecture de ce (premier) roman de Kathryn Stockett, dont j’ai dévoré les 609 pages en 3-4 jours.
Kathryn Stockett connait son sujet, et cela se sent. Et pour cause, elle est née et a vécu dans cette fameuse ville de Jackson, Mississippi, où elle a situé son roman. Avec beaucoup d’amour et de nuances, elle dresse l’émouvant portrait de deux bonnes aux caractères si différents (la douce Aibileen et l’explosive Minnie), mais aussi de Skeeter Phelan, la jeune journaliste blanche qui se met en tête de recueillir leurs témoignages (entreprise ô combien risquée qui doit absolument rester secrète), et de découvrir ce qui a bien pu arriver à Constantine, la bonne qui l’a élevée, et qui a quitté la maison sans même la prévenir.
Le franc-parler des personnages et certaines situations farfelues apportent une bonne dose d’humour, l’émotion n’est jamais très loin, on ne s’ennuie pas une seconde, et on en apprend beaucoup sur la société de cette époque pas si lointaine, où la ségrégation faisait encore rage.
Tout cela sonne très juste, Kathryn Stockett ayant évité l’écueil du manichéisme (gentille noires contre méchantes blanches) et du pathos (c’est très émouvant mais jamais larmoyant).
Une totale réussite et un très grand roman à lire absolument.
Room – Emma Donoghue
Jack, cinq ans, vit seul avec sa mère, enfermés dans la même pièce, depuis sa naissance. Il y a bien les visites du Grand Méchant Nick, mais la mère fait tout pour éviter à Jack le moindre contact avec lui. Jusqu’au jour où elle comprend qu’elle ne peut pas continuer à entretenir l’illusion d’une vie ordinaire. Elle va alors tout risquer pour permettre à Jack de s’enfuir…
Ah, ce roman, je l’attendais en poche depuis longtemps…
Ce qui en fait sa force, c’est ce point de vue original et inédit: celui de Jack, 5 ans. Car c’est bien lui qui nous raconte cette histoire, avec toute sa fraicheur et sa naïveté, sa candeur et ses expressions d’enfants, parfois très drôles. Ce parti-pris permet à l’auteur d’éviter tout le glauque et le voyeurisme inhérents à la situation des personnages: kidnappée par un déséquilibré et enfermée dans un abri de jardin, la maman de Jack a donné naissance au petit garçon en captivité…
Evidemment, on pense à Natacha Kampusch, à des faits divers récents, mais le roman est empreint de tant d’optimisme qu’il n’est jamais plombant. Cela peut même s’avérer dérangeant, car le fait est que Jack, qui n’a jamais rien connu d’autre, est heureux en captivité, dans sa minuscule cabane, entre les meubles qu’il nomme, tels des personnes (Monsieur Chaise, madame Table…), les dessins animés de Dora l’Exploratrice, et surtout sa Maman. Son univers entier est contenu dans ces quelques mètres carrés, et le monde extérieur, d’abord abstrait, lui semble non pas prometteur d’avenir meilleur, mais angoissant et bien trop vaste.
Loin des clichés, on assiste ici à tout un processus de réadaptation (pour la mère) ou d’adaptation tout court (pour Jack) au réel, qui n’a rien de simple ni d’évident. Non, il ne suffit pas d’être libéré pour retrouver immédiatement une vie simple et heureuse…
Bref je vous conseille ce roman, aussi réussi dans la forme que dans le fond.
Séquestrée – Chevy Stevens
Annie O’Sullivan,, agent immobilier sur l’île de Vancouver, est enlevée par un inconnu. Quand elle se réveille, elle est prisonnière dans une cabane isolée en pleine forêt. C’est le début d’un enfer qui durera plus d’un an, jusqu’à ce que la jeune femme parvienne enfin à s’échapper. Pourtant, le plus dur commence pour Annie…
Après Room, on reste dans la thématique « captivité en cabane » (non, je ne suis pas une psychopathe). Mais il s’agit cette fois-ci d’un thriller, raconté à la première personne par l’héroïne, qui nous raconte, au travers de séances chez sa psy, sa vie de prisonnière, mais aussi (en vrac) son enfance, son retour chez elle et sa (lente) reconstruction.
Ce roman, contrairement à Room, n’échappe pas au glauque. L’asservissement de l’héroïne, qui devient littéralement la « chose » du kidnappeur, est parfois dérangeant, certains passages sont vraiment éprouvants.
Cependant, après une première partie plutôt classique (la captivité et la libération), le vrai intérêt de ce roman se situe selon moi dans sa seconde partie, qui, bien plus que le simple récit de son retour (difficile) à une vie normale, recèle un beau coup de théâtre…
Si vous êtes amateur de thrillers, n’hésitez pas!
New York – Lonely Planet
Une visite au MoMA, un hot dog sur le pouce, une balade dans Central Park, une virée shopping dans les friperies de Williamsburg, une comédie musicale à Broadway puis un dîner dans un restaurant huppé du Meatpacking District : voici une journée type pour croquer la Grosse Pomme à pleines dents !
Lonely Planet, l’indispensable guide de voyage… Et oui, je m’envole fin avril pour une semaine à New York! Ce sera ma première fois aux Etats-Unis, j’ai hâte!
J’étais peu enthousiasmée par la « nouvelle formule » du Lonely Planet, mais finalement on s’y fait bien, il y a davantage de photos, des balades, et toujours autant de bonnes adresses.
Paris fait son cinéma – Barbara Boespflug & Béatrice Billon
Déguster la blanquette de l’auberge d’OSS 117? Siroter un ballon au bistro d’Inglourious Basterds? Louer un renard empaillé pour une escapade digne de Minuit à Paris?… Les auteurs ont ainsi repéré les meilleurs lieux de tournage, et nous font partager leurs bons plans et leurs anecdotes pour découvrir Paris sous les projecteurs.
En grande fan de guides parisiens divers et variés, j’ai beaucoup aimé celui-ci, basé, comme vous l’avez compris, sur les lieux de tournages emblématiques de films (français et étrangers) situés à Paris.
Pour chaque lieu, on a un rappel de la scène qui y a été tournée, des informations sur l’endroit, et bien sûr des photos. Indispensable pour les amoureux de Paris amateurs de cinéma.
Il y a aussi un site internet Paris Fait Son Cinéma.
Cupcake & Cashmere – Emily Schuman (en anglais)
On retrouve dans ce livre tout l’univers de la créatrice du blog éponyme, Emily Schuman: déco, style, mode, make-up, recettes, projets DIY, astuces pour organiser sa maison ou préparer une fête…
J’adore le blog Cupcakes & Cashmere, et j’ai été ravie de retrouver l’univers délicat et raffiné d’Emily Schuman dans ce très joli livre. Organisé par saisons et agrémenté de ses magnifiques photos, il reprend ses meilleurs articles (ainsi que quelques inédits), en alternant les thématiques.
Si vous ne connaissez pas son blog, allez donc y jetez un oeil; si vous connaissez (et appréciez) déjà son univers, vous pouvez acheter son livre les yeux fermés.
Un Beau Jour – Anne-Solange Tardy, Eléonore Bridge & Virginie Mosser
Les conseils d’organisation d’un mariage pas « meringue » des 3 créatrices du site éponyme. Toutes les idées pour imaginer une fête joyeuse, simple, en accord avec la personnalité et l’état d’esprit des mariés. Choix de la robe, DIY, etc…
Pas de mariage prévu de mon côté, mais cela ne m’a pas empêchée d’apprécier ce joli livre, tiré lui aussi d’un blog que vous connaissez déjà sûrement. Sans surprise, il reste dans la lignée du blog: plein de conseils, d’astuces pour l’organisation et la préparation d’un mariage original et créatif, des faire-parts à la robe en passant par le plan de table.
Maintenant que les bases sont posées, j’espère qu’un autre livre – un peu moins théorique – suivra, avec encore plus de DIY et d’idées de décoration, car je suis restée un peu sur ma faim de ce côté-là.
Les Parisiens (ce qu’ils disent, ce qu’ils font, ce qu’ils pensent) – My Little Paris (Amandine Péchiodat & Kanako Kuno)
Avez-vous déjà passé l’été à Paris sous la pluie ? Eté 31ème sur la liste d’attente pour trouver un appartement ? Laissé filer 5 métros un jour de grève ?… Alors vous êtes sûrement dans le livre de My Little Paris, qui « croque » les Parisiens : au resto, sur un marché, dans un appartement, sur Facebook, le soir du Nouvel An…
Dans la lignée des fameuses vidéos « Ce que disent les parisiens« , l’équipe de My Little Paris se moque gentiment des décidément inépuisables travers et habitudes des Parisiens. Cette fois-ci, cela se passe en dessins, sous la plume de Kanako.
C’est frais, poétique et plein d’humour, bref, une très bonne idée cadeau.
18 commentaires
Dans ta pile j’en ai un ou deux que j’ai aussi dans ma pile mais pas encore lu, comme toi je dévore les livres et j’en ai beaucoup…
Bel article qui me donne des idées pour mon prochain passage à la Fnac.
bises
Merci!
J’aime beaucoup toute cette sélection de livres 🙂 je trouve ça vraiment chouette ! J’ai lu « Room », c’est bouleversant.
Et puis pour ce qui est des éditions Lonely Planet, je ne connaissais pas ! J’ai pris un guide tout bête pour mon futur voyage à Rome, fin mars… (ou la semaine prochaine, pour être plus précise !)
Bisous 🙂
Merci pour ton commentaire! Lonely Planet, ce sont les meilleurs, pour moi!
Bises
Oh que de lectures ! J’avais moi aussi beaucoup aimé La couleur des sentiments ! Par contre, je n’ai jamais lu de Douglas Kennedy donc je note le titre.
Essaye Douglas Kennedy, tu vas voir c’est vraiment bien!
Comme toi j’avais adoré La Couleur des Sentiments…et j’ai hâte de lire Room qui est dans ma PAL depuis un bon moment!
On a les mêmes goûts, alors! Bonne lecture!
Beaucoup de lecture en vue!! Il faut que je m’y remette, ton article m’a donné envie!
J’organise un concours sur mon blog pour gagner un joli bracelet, j’espère que tu participeras!
Bisous
J’ai beaucoup aimé « Cet instant-là » et le livre « Les Parisiens » m’a bien plu aussi ! Dans le même registre « A nous deux Paris » la vision d’un Japonais sur Paris est très sympa. Et je note le bouquin « Paris fait son cinéma » j’adore l’idée !
J’ai lu « A nous deux Paris », il y a quelques mois, c’était sympa en effet!
La Couleur des Sentiments je l’ai découvert en film, et j’ai vraiment aimé 🙂
Il ne me reste plus qu’à le lire maintenant ^^
J’ai vu le film dans la foulée, il est très bien (notamment les actrices), mais j’ai préféré le bouquin, plus riche en anecdotes, détails…
Après je comprends bien que quand on adapte un bouquin de 600 pages on doit élaguer un peu, mais j’ai malgré tout regretté l’absence de quelques scènes (*attention spoilers* le dîner chez le sénateur, le dingue dans le jardin de Celia Foote, le fait qu’Aibileen succède à Skeeter pour la chronique ménagère dans le journal…).
aww tu vas à NYC 🙂 🙂 🙂 🙂
Yeaaah o/ o/
Deux livres parmi ta sélection m’intrigue, je pense que je les achèterais quand j’aurai fini tout ce que je dois lire ^^ Room et Séquestrée.
[…] quelle, est incroyablement frustrante, il manque une explication qui ne viendra pas! Alors que le précédent opus de Douglas Kennedy, Cet instant-là, était un énorme coup de cœur, « 5 […]
[…] beaucoup aimés, dont les narrateurs sont également des enfants: Room (dont j’avais parlé ici) et surtout l’extraordinaire Lignes de faille (qui partage également d’autres points […]